Les Cétacés en Islande
Les Cétacés en Islande
L’Islande est incontestablement le meilleur pays d’Europe pour voir des baleines, des orques et autres cétacés. Le folklore national est rempli de contes qui mettent en scène ces impressionnants mammifères marins. N’oublions pas que les Vikings étaient avant tout un peuple de marins. Ainsi, dans le Heimskringla, un recueil de sagas compilé au 13ème siècle, un roi danois envoie un sorcier espionner les Islandais, et celui-ci prend la forme d’une baleine pour passer inaperçu. C’est dire si ces animaux font partie du quotidien des habitants depuis l’origine !
Les cétacés sont donc naturellement intégrés à l’économie du pays, et ce de deux façons qui peuvent sembler contradictoires : l’industrie du tourisme propose de nombreuses sorties en mer pour observer les baleines, et dans le même temps les Islandais sont un des derniers peuples du monde qui continuent à les chasser, même si la situation est en train de changer.
La pêche à la baleine
Ce type de pêche est pratiqué depuis le 12ème siècle. Pour ce pays isolé et se prêtant relativement peu à l’agriculture, ces énormes animaux constituaient des sources de protéine et de graisse nécessaire pour résister au rude hiver. Une seule baleine pouvait nourrir un village entier pendant des mois !
Au cours de la seconde moitié du 20ème siècle, les organisations de protection des animaux ont mis en place des campagnes pour dénoncer cette pratique. Elles ont culminé en 1986 quand des activistes de la Sea Sheperd Conservation Society ont coulé deux navires de la flotte nationale de pêche à la baleine dans le port de Reykjavik. L’incident n’a pas fait de victimes mais a eu un grand retentissement sur la scène internationale.
La majorité des Islandais ont condamné ces attaques, perçues comme des intrusions dans les affaires du pays. Cependant, la popularité grandissante du tourisme basé sur l’observation des cétacés ainsi que des modes de vie végétariens ou vegans ont peu a peu fait grandement diminuer la consommation de viande de baleine par les locaux. Aujourd’hui, elle est principalement destinée à l’exportation vers le Japon ou aux touristes. Seuls 2 % des Islandais en consomment régulièrement.
L’observation des cétacés
Bien qu’ils soient présents dans les eaux territoriales toute l’année, la meilleure période de l’année pour observer les cétacés reste l’été. La lumière du soleil, d’une intensité et d’une pureté sans égales sur Terre, rend l’expérience beaucoup plus agréable et inoubliable.
Même si le sud de l’Islande n’est pas la zone la plus riche dans ce domaine, Reykjavik accueille beaucoup d’agences proposant des tours en mer, souvent en partance du vieux port situé en centre-ville. Vous pourrez voir beaucoup de baleines à bosse – une des espèces les plus communes – effectuer des acrobaties spectaculaires, et avec un peu de chance le bien plus rare rorqual commun fera une apparition, ainsi que le dauphin à nez blanc.
L’ouest du pays est idéal si vous souhaitez échapper à la foule et profiter dans le calme de la faune marine. Les espèces visibles dans le sud se retrouvent ici, mais l’ouest se démarque par son extraordinaire population d’orques. Grundarfjörður et Ólafsvík sont les deux villes principales d’où partent les bateaux pour ce type de sortie.
Mais c’est la côte nord de l’Islande qui remporte le premier prix, et de loin. Húsavík, petit village de pêcheurs dont la population s’élève à 2000 habitants, devient l’été la capitale mondiale des cétacophiles. Des espèces très difficiles à apercevoir au sud et à l’ouest pullulent au large du village : petit rorqual, rorqual commun, et baleines bleues. Alors qu’ailleurs il arrive de rentrer bredouille de sa sortie en mer (vous êtes prévenu !), à Húsavík presque 100 % des tours permettent de voir de nombreux cétacés, et les opérateurs proposent souvent un second tour gratuit si le premier n’est pas concluant.
Bref, si ces majestueuses créatures vous fascinent, que vous soyez plus fan de Sauvez Willy, de Moby Dick ou du groupe Gojira, l’Islande est la destination parfaite pour vous !